Comme sur des roulettes ou l’art de ne pas préparer son voyage
Cela fait plusieurs mois que j’ai lu Comme sur des roulettes d’Émilie Lechevalier. Je rédigerai donc une chronique moins dense que d’ordinaire puisque j’en ai oublié de nombreux détails. En revanche, le titre de l’article fut une évidence dès que j’ai refermé la dernière page du livre électronique, un livre lu presque d’une traite 😊.
C’est un livre que j’ai apprécié pour la spontanéité de l’écriture et la fraicheur de l’autrice, très réaliste et autocritique sur son voyage à vélo et sa non-organisation.
Comme sur des roulettes est donc à prendre dans tous les sens de l’expression. Un « Tout va pour le mieux » teinté d’ironie pour des cyclistes au long cours complètement novices en matière de voyage à bicyclette.
Un billet d’avion pour la Mongolie et roule ma poule ! Et si on partait à vélo ? On a du temps devant nous. Eh bien pourquoi pas ! Son partenaire Antonin fut assez fou pour acquiescer. Il ne restait plus qu’à trouver les vélos à Oulan-Bator et à parcourir les quelques centaines de kilomètres qu’ils avaient prévus pour arriver jusqu’au Kazakhstan.
Une recherche d’aventure qui se transforma en une succession de galères, mais certainement, aussi, en un souvenir inoubliable pour l’autrice et un bon moment de lecture pour nous, rêveurs.
Nous pensions naïvement que partir à l’aventure signifiait ne rien préparer.
Émilie LECHEVALIER, Comme sur des roulettes
Le livre est composé de deux parties : un récit de voyage suivi d’une partie pratique pour quiconque souhaiterait tenter l’aventure du voyage à vélo en général, et en Asie centrale en particulier.
Mongolie, Chine et Kazakhstan à vélo, comme sur des roulettes voyons !
Non seulement un périple à vélo de plusieurs semaines force l’admiration, mais lorsqu’il s’agit, en prime, d’un voyage de près de 3 mois en Asie centrale, dans des régions du monde aux infrastructures minimalistes, voire inexistantes, on se demande bien comment Émilie et Antonin vont s’en sortir !
D’autant plus sans aucune préparation !
Où se ravitailler ? Comment assurer sa sécurité ? Remédier aux divers incidents avec des vélos de seconde main, et un matériel peu adapté de manière générale ? Gérer la barrière de la langue alors qu’ils seront forcément très dépendants des rencontres faites sur la route ?
Eh bien, tout cela, ça se gère. L’autrice en est la preuve vivante. Et elle a eu la bonne idée d’écrire son ressenti sur son voyage.
Les descriptions des pays traversés sont honnêtes et n’occultent pas les moments sans intérêts. Tout n’est pas tout beau, pas tout rose. Ce n’est pas parce que l’on fait un grand voyage que tout est extraordinaire. J’ai particulièrement apprécié le ton employé par l’autrice.
En Mongolie :
La journée, nous ne croisons quasiment personne, les paysages changent peu. Notre bras de fer avec le vent réduit drastiquement notre vitesse, nous avançons à sept kilomètres par heure.
Émilie LECHEVALIER, Comme sur des roulettes
En Chine :
Le troisième jour, nous quittons la poussière pour découvrir les vraies joies de ces routes de montagne : les éboulements.
Émilie LECHEVALIER, Comme sur des roulettes
Mais aussi :
Après les sommets enneigés, la poussière, les falaises ocre, les torrents, les déserts de cailloux, le lac, nous arrivons dans une vallée à la végétation luxuriante. Première réflexion, qui relève presque de l’ordre de la survie : « ce sera parfait pour nous planquer ce soir.
Émilie LECHEVALIER, Comme sur des roulettes
Les 10 commandements du voyageur à vélo
Le récit de voyage est divisé en 4 chapitres. Un par pays traversé : Mongolie, Chine, Kazakhstan + un pour le retour à Paris. Eux-mêmes subdivisés en sous-chapitres obéissant chacun à une règle numérotée de 1 à 10.
Un récit de voyage chronologique un peu comme un journal de bord, mais intelligemment découpé, et avec humour.
En voici le sommaire pour vous faire une idée :
- Mongolie
- Règle n°1 : Ne pas oublier d’ajouter une béquille à son vélo
- Règle n°2 : Ne pas emporter trois kilos de livres
- Règle n°3 : Ne pas espérer souder de l’aluminium facilement
- Chine
- Règle n°4 : Ne pas pédaler en jean, pédaler en short
- Règle n°5 : Ne pas accepter tous les cadeaux qu’on vous fait
- Règle n°6 : Ne pas essayer de comprendre les policiers chinois
- Kazakhstan
- Règle n°7 : Ne pas perdre la colle pour les rustines
- Règle n°8 : Ne pas trimbaler des pneus de rechange
- Règle n°9 : Ne pas échanger son vélo contre des nuits d’hôtel
- Retour à Paris
- Règle n°10 : Repartir sans trop attendre
Une chronologie qui permet aussi d’observer l’évolution de ces apprentis aventuriers que sont Émilie et Antonin, le voyage devenant tout autant intérieur qu’extérieur.
Au Kazakhstan : « Ce que j’appelle le rythme de croisière et pour un cycliste proche du nirvana bouddhiste. Les efforts ne sont plus nécessaires pour avancer : ça roule tout seul. L’esprit est libre, et on fait un voyage dans notre voyage ».
Bien entendu, les imprévus et les galères les suivront jusqu’à la fin, comme un fil conducteur du périple, et du livre.
Parce que l’on apprend de ses erreurs, ces 10 règles à suivre rédigées après coup débouchent sur un carnet pratique pour aider quiconque aimerait suivre les traces de l’autrice…
Ce dernier s’intitule “Comment préparer un voyage à vélo (avec un petit budget)” et occupe environ 40% du livre électronique (selon les informations de ma liseuse numérique).
La partie récit de voyage est donc assez courte.
5 raisons de lire Comme sur des roulettes d’Émilie Lechevalier
✔ Une plume très agréable et enjouée. De l’humour et une belle capacité à faire sa propre autocritique.
✔ Découvrir l’Asie centrale et en particulier la Mongolie, le nord de la Chine et le Kazakhstan, les paysages, les peuples et leur culture.
✔ Suivre une aventure hors du commun avec son lot d’expériences, formatrices, drôles, émouvantes.
✔ Apprendre des erreurs des autres si jamais vous souhaitez un jour partir à vélo pour un grand voyage.
✔ Passer un bon moment tout simplement ! À la limite, le récit est trop court.
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4 commentaires
Caroline Leblanc
Merci Carine pour cet article. Prête pour le vélo après le camping-car? 😉
Carine
euh… mais bien sûr. Comme sur des roulettes !
Aurelie
Oh mais j’adore! Encore un livre à ajouter a ma liste des livres à lire! Y a pas à dire : les voyageurs à vélo, c’est vraiment des fous ! 😅
Carine
Et je viens d’en terminer un autre : Paris – Téhéran à vélo ! Pas mal non plus comme périple, non ? Chronique à venir bientôt…