Paris Téhéran à vélo de Michael Pinatton
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Paris-Téhéran à vélo de Michael Pinatton

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Service de presse

L'avis de La Voyageothèque sur ce livre : 4 étoiles

Le titre du dernier livre de Michael Pinatton est assez explicite. L’auteur, blogueur globetrotteur vous embarque pour un itinéraire de 158 jours et 7691 km à vélo à travers l’Europe et le Moyen-Orient pour rallier Paris à Téhéran.

Un projet un peu fou, tel qu’il le décrit d’ailleurs lui-même, né à Dakar à la faveur d’une lecture. Ah, le pouvoir des livres… que ne nous feraient-ils pas entreprendre ?

Porté par sa communauté acquise de longue date grâce à son blog de voyage TraverserLaFrontière, par les rencontres et par une volonté de dépassement personnel et de retour à l’essentiel, il atteint le but qu’il s’était fixé au terme d’un admirable périple.

Un récit de voyage inspirant qui pourrait bien donner des idées aux plus aventureux d’entre vous. Ou même semer des graines dans les esprits des plus casaniers qui rêvent de liberté. Parce que c’est bien de liberté dont il s’agit ici. Une liberté gagnée à la force des cuisses et des mollets.

Des paysages et des rencontres sur la véloroute Michael Pinatton

© Michael Pinatton

Paris-Téhéran via la Corse, ce n’est pas la route la plus directe ! Cela dit, à quelle logique obéit un tel voyage, sinon à la simple volonté d’être libre et de se dépasser ?

Michael Pinatton a tracé sa propre voie, selon ses envies, les rencontres organisées sur son trajet, les opportunités qui se présentaient. De Paris à Téhéran, une véloroute qu’il a ouverte et qui pourrait bien porter son nom ! Après tout, pourquoi pas ?

Bien entendu, la visite de certains pays ou lieux précis était prévue sur le trajet. Mais le cycliste ne s’attarde pas à faire du tourisme. L’objectif final monopolise son attention. Rallier Téhéran. Un point de mire qui l’oblige et l’aide en même temps à remonter en selle tous les jours. Ce qui n’est pas toujours simple, mais j’y reviens un peu plus loin

Émerveillé par la Corse, enchanté par les espaces naturels de Slovénie, les rencontres en Turquie, l’hospitalité iranienne, mais aussi déçu par Florence et interloqué dans les Balkans, ce voyage est riche de sensations, d’émotions.

Je n’attendais rien de la Serbie, je la quitte abasourdi d’ignorance, conscient de ne l’avoir qu’effleurée. J’y ai croisé principalement des Bosniaques. Les Serbes, c’est en Bosnie que je les avais rencontrés. La Yougoslavie a-t-elle totalement disparu ?

Michael Pinatton – Paris-Téhéran à vélo
Paris Téhéran à vélo, montez sur le porte-bagages de Michael Pinatton

Relier Paris à Téhéran à vélo, un exploit ?

Michael Pinatton se définit comme un sportif du dimanche. Mais quelle mouche l’a donc piqué pour entreprendre un tel périple ?

A priori, il semblerait qu’il ne sache pas lui-même répondre complètement à cette question. En tout cas, il s’interroge sur ses motivations tout au long du récit. Ainsi, on observe son cheminement intérieur pendant la lecture, aussi bien que ses difficultés physiques.

Respire à pleins poumons, tu as la vie devant toi, du bitume, des pistes et des montagnes, l’horizon absolu de celui qui regarde devant, qui poursuit son but, un objectif, épris d’une liberté que tu chéris…

Et voilà que ça se corse encore ! Faut vraiment être con pour s’infliger ça ! Ras le bol de ce putain de vélo, marre de ces virages, j’en peux plus de ces cols. C’est toujours pareil, sur la carte ça fait rêver, en vrai ça fait suer!

Michael Pinatton – Paris-Téhéran à vélo

Au fil des jours, la routine du voyage s’installe. Enfourcher le vélo et pédaler, coûte que coûte, savourer les petits bonheurs, admirer le paysage, se réjouir d’un sourire, d’un moment partagé.

La solitude pèse par moments, le partage de la route avec son cousin Rémi en Turquie lui fit un bien fou.

Certains jours, il en a gros sur le cœur, nul doute que le soutien de sa communauté l’a porté jusqu’au bout de l’aventure.

© Michael Pinatton

À savoir avant de lire Michael Pinatton

J’avoue que certains éléments m’ont gênée dans le livre. La récurrence d’une faute sur la locution « eh bien » ou « eh ben » que l’on retrouve un nombre incalculable de fois (orthographiée « et bien »), quelques répétitions flagrantes et quelques tournures de phrase difficiles à comprendre qui obligent à revenir en arrière.

Pour certains lecteurs, ce sont des détails qui n’ont pas d’importance. Peut-être êtes-vous de ceux-là. Moi j’ai besoin d’un manuscrit nickel pour entrer dans l’histoire, alors là ça a quand même gâché une partie de ma lecture. Les coquilles ça arrive. Mais ici, c’est au-delà de simples coquilles.

À mon étonnement, les éditions Georama m’ont répondu que la correction s’était effectuée dans un contexte difficile. Bon, est-ce que le confinement et la COVID excusent tout ? À vous d’en juger.

Le livre contient 2 carnets de photos. Je n’aime jamais ces encarts couleur qui accumulent les clichés avec des légendes plus que sommaires et qui se retrouvent au milieu du livre. Ils sont complètement déconnectés du récit donc je n’en vois pas l’intérêt. Si vous voulez voir des photos ou des vidéos du périple, c’est mieux d’aller directement sur le blog ou la chaine YouTube de Michael Pinatton.

Enfin, sachez que le style de l’ouvrage est familier. Cela correspond le plus souvent à un langage oral, parfois agrémenté de quelques grossièretés, un peu comme si l’auteur s’adressait à un ami. Si grossièreté il y a, elle est toujours dirigée contre lui et généralement à des fins autocritiques, aussi cet aspect ne m’a pas dérangée, mais je pense qu’il est important de le préciser.

Paris Téhéran à vélo avec Michael Pinatton

Pourquoi lire Paris-Téhéran à vélo ?

Ce récit de voyage force l’admiration.

Il relate une aventure hors du commun que bien peu de gens seraient capables de faire. Non pas qu’ils en seraient physiquement incapables, Michael Pinatton démontre qu’il est possible d’y arriver, mais le commun des mortels se décourage souvent vite, avant même d’avoir essayé.

C’est un ouvrage inspirant.

Merci Michael Pinatton d’avoir mis des mots sur votre périple pour nous rappeler que la liberté est une quête personnelle qu’il ne tient qu’à nous de relever.

Au-delà de l’exploit physique, de l’admiration pour les paysages traversés, de la joie et de l’émotion des rencontres,

Paris-Téhéran à vélo incite à vivre ses rêves,

à se prendre en main,

à choisir sa voie,

à choisir sa vie.

Tout est possible.

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4 commentaires

    • Carine

      Avec plaisir Michael 🙂
      J’ai vraiment apprécié me replonger dans ton périple que j’avais suivi à l’époque via les réseaux sociaux, et en découvrir les coulisses.
      Je ne serais pas étonnée que tu crées des vocations de cyclistes au long cours avec ce récit de voyage 😉
      Et merci pour ta confiance.

  • Aurelie

    Merci pour cette découverte. Les « carnets de voyage » rédigés dans un genre familier ne sont pas du goûts de tout le monde sans doute. C’est ceux qui me plaisent souvent le plus, pour leur côté spontané des émotions. Merci pour cette nouvelle chronique ! 🙂

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